Bonjour à tous et toutes.
Je poste aujourd'hui un poème que j'ai écrit voici quelques années, pour une amie qui voulait écrire de la poésie.
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Ecris-toi !
Ecris-toi ! N’écris pas, si c’est pour l’écriture !
Et n’écris pas des mots qui ne sont pas de toi,
Lis, mais ne laisse pas un écrivain t’écrire,
Et rime si tu veux, sinon ne rime pas.
Dis ce que tu as vu, dis ce que tu en penses
Et ne te laisse pas attraper aux clichés
Des précieux d’antan ni du styles des autres.
On te dira « la feuille à l’éclat d’émeraude
Et le diamant blanc sur la joue de l’enfant »…
Horreur ! Taisons ces gens ! Ecris avec ton sang !
Ecris avec ton corps, écris avec ton âme
Et laisse le divin passer dans ton regard :
Bannis de ton écrit - et de toute ta force-
Un seul comparatif, une image éculée…
N’aie pas peur de tes mots s’ils deviennent des brutes
Et laisse-les parler, laisse-les s’envoler :
Ils viennent de ton cœur et plaisent à mon âme
Alors laisse venir jolis et vilains mots.
Ne rime plus ! C’est moi qui avais tort :
Laissons l’alexandrin libre de sa musique.
Ecris-toi, donne-toi, mets-toi nue devant moi !
Nous sommes en Eden et ne craignons personne.
Rien n’est assez lubrique en la Terre d’ici
Qui mérite de nous le carcan qui nous force :
Oh, Ecris-toi ! Dis-toi, raconte-toi ! Allez !
Raconte la beauté mais raconte la mort,
Raconte la laideur, l’amour, la vie… les hommes.
Ils n’ont pas le parfum des roses et des lys,
Ils ne sont pas parés de gemmes de l’Olympe :
Ils sentent la sueur, le goudron, le tabac,
Leur semence devient en nos ventres l’extase !
Chante les hommes, Ô Sœur ! Chante l’enfant aussi.
Un enfant ne dort pas « comme dorment les anges »,
Il n’a pas sur le front le signe « des éthers » :
L’enfant sent la poussière où il aime rouler,
Il joue avec les chiens, il pleure pour du beurre,
Il ment, il triche, il perd, il gagne et il rejoue :
Sois cet enfant ! Joue comme lui. Oh… Ecris-toi !
Ecris-toi, ma très douce, écris l’Humain, écris la chair
- Tu es faite pour ça, car tu sais la tisser -
Ecris le rêve, écris la joie, écris la peine qui déchire
Et hurle ! Hurle dans tes écrits : les gens n’entendent pas…
Ils parlent de la vie comme on roule un suaire :
Fais-les taire. Ecris-toi, n’écris plus, écris-TOI !
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Bon, voilà!
J'espère que ça vous aura plu ou que vous me laisserez quelques commentaires. ^^