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 Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte.

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3 participants
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Wivi
Admin
Wivi


Messages : 761
Date d'inscription : 23/07/2009

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MessageSujet: Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte.   Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte. Icon_minitimeSam 25 Juil - 20:15

Pêche miraculeuse.

L’amour est enfant de bohème : il n’a jamais, jamais, connu de lois. L’amour est enfant de bohème : il n’a jamais, jamais, connu de lois.

Les pieds dans l’eau, Sicomat Narconfit jouissait de la chaleur tiède que lui procuraient ces heures de fin d’après-midi. Son reflet lui renvoyait un sourire béat tandis qu’il jouait quelques notes de musique. Les sons aigus de sa flûte montaient et descendaient dans un tremolo strident, au grand dam de ses neuf autres frères pêchant non loin de lui. Ces derniers le fusillaient du regard, lui reprochaient, non sans raison, de faire fuir les poissons de l’étang. Mais Sicomat feignait de ne pas savoir. C’était son heure, cet instant précis où le soleil entamait sa course vers l’Occident. Et rien, rien ne pouvait le convaincre de garder le silence. Plus qu’une envie, cela devenait une nécessité. Celle de rompre la monotonie d’une longue journée ennuyeuse, consacrée exclusivement à la pêche à la truite.
Neuf cannes à pêches étaient alignées sur les berges de l’étang. Neuf petits hommes se tenaient, attentifs, à côté de chacune d’elles. Ils observaient, immobiles, les allers et venues des poissons qui se débattaient dans la vase. Toutes les lignes étaient lancées, mais aucune ne se tendit. Les neufs frères soupirèrent de concert. Encore une fois, ils allaient faire chou blanc. Encore une fois, c’était la faute à leur cadet. Comprenant qu’ils n’attraperaient plus rien ce soir, ils se résignèrent à remballer tout le matériel, lorsque, soudain, l’ainé poussa un juron retentissant. Sa ligne s’était tendue. Terriblement même. A tel point qu’elle se cassa net. Tous firent silence, étonnés. Même Sicomat ne jouait plus. Ils se regardèrent un instant, n’osant encore y croire.
- Mmm. Il serait peut-être judicieux d’aller repêcher cette truite, avant que le courant ne la fasse disparaitre.
- Ça c’est du poisson !
- Vous avez vu la ligne ?
- Qui saute à l’eau ?
Regards rivés sur Sicomat. Celui-ci leva les yeux au ciel. Elle était bien belle la famille, pensa-t-il. Ça se disait pêcheur, mais pas un n’avait fait l’effort d’apprendre à nager. Sans plus tergiverser, il plongea.
L’eau se révéla glacée, malgré l’atmosphère étouffante qui l’avait enveloppé jusqu’alors. Il piqua rapidement une tête sous l’eau, sentit la morsure du froid lui comprimer les tempes. A l’aveuglette, il repéra le fil coupé de la ligne. Suivant la direction du courant, il finit par tomber sur ce qui se révéla être effectivement un gros poisson. Trop gros, en réalité, pour l’être effectivement. L’évidence le frappa de plein fouet.
- Hé, Sicomat ! ça va ?
Il haletait.
- Hé ! Petit frère ?
- C’est un homme, réussit-il à déglutir. C’est un homme !
Tous hoquetèrent.
L’homme gisait, inconscient, dans l’herbe. Son visage était pâle, semblable à la lune qui s’apprêtait à prendre possession du ciel. De l’eau dégoulinait de sa bouche entrouverte. Il ne respirait plus. Un silence de mort étreignit les membres de la troupe. Les feuilles cessèrent de bruisser, les grenouilles de coasser. Quant aux oiseaux, ils avaient depuis longtemps rejoint leur nid. Rien ne bougeait plus, au cœur de la forêt de Bulbalangom. Au bout de ce qui sembla être une interminable attente, un des frères osa rompre le silence :
- Pssst. Que faisons-nous à présent ?
- On se tait et on écoute !
- Ecouter quoi ?
- Son cœur.
- Mais il ne bat plus.
- C’est vrai ça : il ne bat plus.
- On s’en fout. Silence.
- Regardez ! cria Sicomat Narconfit.
Il leur montra l’objet qu’agrippaient fermement les doigts du mort.
- Qu’est-ce que c’est ?
- On dirait une bille.
- Une grosse bille alors.
- Fait voir !
L’ainé voulut dégager l’objet des mains de l’homme. Mais rien n’y fit. Celui-ci restait vissé au corps du cadavre. Dès lors, chacun voulu y mettre du sien, montrer à son cadet qui était le plus fort. Aucun n’y parvint. Excepté Sicomat qui s’était mis à rejouer. Sous l’influence de sa musique, les muscles se détendirent, et l’objet de leur convoitise se libéra enfin. Sicomat le souleva avec douceur, et l’observa attentivement. L’objet était bien une bille. Une grosse bille aux reflets pourpres, qui s’illuminait de bleu lorsqu’un rayon de lune venait frapper sa surface. Sicomat n’avait rien vu de si beau.
- Montre-la-moi ! lui ordonna l’ainé.
Il obéit docilement. Il n’osait bafouer l’autorité de son frère. Seulement voilà, c’était quand même lui l’heureux élu de l’histoire. Qui avait plongé et trouvé le corps ? Qui l’avait remonté sur la berge ? Qui avait libéré la bille ? Lui, lui et encore lui. Il n’aimait pas ce désir de possession qu’il décryptait sur le visage de son frère. Oh que non ! Et les autres parurent ressentir un malaise identique. Du moins le crut-il jusqu’à ce que l’un des plus jeunes s’avance et dit d’une voix qui se voulait sans réplique :
- Donne-la-moi !
Sicomat su d’avance quelle serait la réponse à cette interjection, tout comme la situation qui s’ensuivrait. Il soupira. Il vit ce frère se rapprocher de l’ainé, le bras tendu comme pour appuyer sa demande. Ce dernier le regarda avancer et lentement ses poings se crispèrent autour de la bille. Cela n’annonçait rien qui vaille. L’atmosphère se faisait de plus en plus lourde. Sicomat sentait peser sur ses épaules comme une chape d’humidité qui se serait solidifiée au contact du mort, mais qui n’aurait rien perdu de sa chaleur étouffante. Le frisson, qu’il ressentit lui parcourir l’échine, n’était du qu’à la perspective d’un conflit proche. Ce qu’il voulait éviter à tout prix. Il avança d’un pas et s’interposa entre les deux frères prêts à frapper.
- Pousse-toi, nabot !
- Non !
- Pousse-toi, ou je te jette à nouveau dans la flotte !
La situation devenait critique. Des gouttes de sueur perlèrent sur son front. Il avait de plus en plus chaud. Sans attendre une quelconque réaction de sa part, son plus grand frère le poussa sur le côté et se jeta sur celui qui avait osé braver son autorité. Sicomat en eu le souffle court. En tombant, il sentit un objet dur s’aplatir sous ses genoux. Il y eut un craquement lugubre.
- Merde !
Sa flûte n’était plus qu’un amas de brindilles. Il ne restait rien des six petits trous qui avaient, depuis toujours, fait sa plus grande joie. Des larmes débordèrent sur ses joues. Le jeune garçon pleura en silence.
Autour de lui la bataille faisait rage. Le nombre de jouteurs avait singulièrement augmenté. Sicomat n’en avait cure. Il les regardait à peine, trop occupé qu’il était à compter les restes de son instrument chéri.
- Cette bille est à moi !
- L’ainé, c’est moi ! Elle m’appartient de droit !
- Qui est-ce qui a été la repêcher, hein ?
- Certainement pas toi ! Crapule !
- Crapaud toi-même !
- Tiens !
- Bordel ! Aïe !
- Aïe !
- Aïe !
- Bien fait !
Un moment, Sicomat en eu plus qu’assez de tout ce cirque. Il fallait que cela cesse. Maintenant. Il se leva. Il ne pleurait plus. Seul l’ennui transparaissait sur son visage maculé de boue. Il regarda sans mot dire la mêlée vautrée à terre tandis qu’il la contournait. Il rejoignit l’endroit où les cannes à pêches attendaient patiemment qu’on daigne à nouveau leur prêter attention. Voilà qui était chose faite, pensa-t-il. Il n’avait pas l’habitude de pêcher. D’ordinaire, il laissait ses frères s’en charger. Lui préférait passer son temps à les regarder, à tripoter sa flûte en attendant que le soleil se couche. A cette seule pensée, il eut un nouveau tremblement. Oui, il était temps que cette mascarade prenne fin. Après tout, la bille lui appartenait. Il prit une canne à pêche, la plus petite, la plus légère. Il la souleva sans difficulté. Il fit tournoyer la ligne, une ou deux fois au-dessus de sa tête. Et d’une dextérité qu’il ne se connaissait pas, il la lança droit devant lui. Celle-ci atterrit en plein dans la mêlée. Les autres garçons ne se doutaient de rien.
- Aïe !
- Bordel !
- Ouille !
- Ouch !
- Mince !
L’objet mordit à l’hameçon. Sicomat ne su comment il s’y prit. Mais la ligne trouva un point d’ancrage sur la surface de la bille. D’une secousse, il tira. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la grosse et belle bille retomba dans ses mains.
- Mince ! répéta l’un de ses frères. Où est passée la bille ?
Ils s’arrêtèrent tous de frapper. Stupéfaits, ils se regardèrent. Puis lentement, ils dévisagèrent Sicomat. Ce dernier s’émerveillait de l’objet qu’il tournait et retournait entres ses doigts.
- Incroyable.
Les neuf autres levèrent la tête. Ils étaient sur le point de rejoindre leur plus jeune frère lorsqu’ un bruit insolite les figea instantanément. Un click. Et sous leurs yeux ébahis, ils virent la bille se transformer en un long et mince tuyau tout illuminé de bleu à six endroits différents.
- Merde ! hurlèrent-ils en cœur.
- Flûte ! s’écria un dernier.
Le jeune Sicomat Narconfit était aux anges. Oubliant ses frères, il porta le nouvel instrument à ses lèvres, et souffla. Aussitôt, une musique guillerette s’échappa, qui dissipa toutes les angoisses de la nuit.
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lulli
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lulli


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Date d'inscription : 23/07/2009

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MessageSujet: Re: Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte.   Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte. Icon_minitimeMer 29 Juil - 21:14

hmmmm, sympathique... je suis pas fan de se genre d'histoire mais c'est plutôt sympa à lire...

J'ai pas trop aimé l'accroche qui m'a surprise mais au final sa va bien dans le ton un peu emprunter de ton texte.


"Suivant la direction du courant, il finit par tomber sur ce qui se révéla être effectivement un gros poisson. Trop gros, en réalité, pour l’être effectivement."
Formulation maladroite et un peu alambiquer !


La bille, la convoitise... le mort qui se déplies... c'est presque trop décris pour me faire rêver...
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Malimelocaliptus

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Date d'inscription : 31/07/2009

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MessageSujet: Re: Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte.   Le 2 est un chiffre parfait, alors va pour un deuxième texte. Icon_minitimeDim 2 Aoû - 18:16

haha ;p drôle de chute, belle et bonne histoire, un peu rapide en préjugés, j'ai de la peine pour les autres frères boulets, et tomate confite est bien trop rapidement un mec génial au milieu d'inconnu trop vite décrétés idiots, et le passage du cadavre est bien vite éclipsé en bille. Cela dit, bien écrit, agréable à lire, et bonne histoire, un p'tit plaisir un peu court sur quelques passages!

L'amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser
Et c'est bien en vain que l'on l'appelle
S'il lui convient de refuser

Rien n'y fait, menaces ou prieres
L'un parle bien, l'autre se tait
Et c'est l'autre que je prefere
Il n'a rien dit mais il me plait

L'amour est enfant de boheme
Il n'a jamais jamais connu de lois
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Si je t'aime prend garde a toi
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Mais si je t'aime, si je t'aime
Prends garde a toi

L'oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l'aile et s'envola
L'amour est loin, tu peux l'attendre
Tu ne l'attends plus, il est la

Tout autour de toi, vite, vite
Il vient, s'en va puis il revient
Tu crois le tenir, il t'evite
Tu crois l'eviter, il te tient

L'amour, l'amour, l'amour, l'amour
L'amour est enfant de boheme
Il n'a jamais jamais connu de lois
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Si je t'aime prend garde a toi
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Mais si je t'aime, si je t'aime
Prends garde a toi

Carmen

Georges Bizet
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